

Le Parchemin doré
Aujourd’hui, je me suis engueulée avec Râ.
Oui, Râ, le soleil.
J’en ai eu marre. Ras le bol. Je n’en peux plus de ses tempêtes solaires en pleine face.
Ça dure depuis trop longtemps, je suis épuisée.
Il fait trop chaud, il n’y a plus d’ombre. Je transpire, j’ai soif. Même le fond du puits de mon âme, enfin, de mon jardin pardon, est complètement sec.
Je suis obligée d’acheter de l’eau en bouteille.
Moi, Bastet, qui achète des bouteilles d’eau…
Bah oui, même les dieux achètent des bouteilles d’eau, aussi incroyable que cela puisse paraître.
J’ai boudé tout le monde au Panthéon, alors, pour faire simple, je suis allée voir Râ, le patron direct.
C’est plus simple.
Il m’avait fait une promesse. Ça, je n’ai pas oublié.
Je lui ai rappelé.
Il m’a fait du chantage.
Bon… j’ai accepté.
Il m’a dit qu’il arrêterait de m’en mettre plein la tronche quand moi j’arrêterais de m’en mettre plein la tronche.
Il a raison.
J’ai abdiqué.
Je me suis rendue.
J’ai dit : « Ok, j’arrête. »
Alors depuis, j’arrête.
Et dès que quelque chose m’énerve… bah moi, je ne m’énerve plus.
Enfin, presque.
J’ai encore un peu de boulot, mais ça va.
Isis, elle, est contente. Elle n’a plus besoin de me protéger.
C’était un peu fatigant pour elle, la pauvre.
Je suis désolée, Isis.
Je t’aime.
Bastet
Ps : J’ai négocié des crêpes pour le chantage, des crêpes à volonté jusqu’à la fin des étoiles.
Ça va, je suis tranquille.
Bisous, journal.

